Bien sûr, il reste la forteresse médiévale de Caen ou le château de Falaise où est né Guillaume le Conquérant. L’incroyable Tapisserie de Bayeux aussi, comme les rues médiévales d’Honfleur… Mais savez-vous par exemple que certains des fameux fromages de Normandie sont aussi un héritage du Moyen-Âge ?
Nous fêtons en 2025 le Millénaire de la ville de Caen ! Il reste encore de cette lointaine époque des traditions, des sites et des produits locaux qui font encore de nos jours l’identité du Calvados ! Du fémur de Guillaume aux fêtes médiévales du Calvados, découvrez en 7 épisodes comment le Moyen-Âge existe encore dans la Normandie d’aujourd’hui.
Le Moyen-Âge donne souvent l’impression d’une époque où la vie était rude, mais nos ancêtres s’amusaient aussi ! Il y a 1 000 ans, les fêtes médiévales étaient un bon moyen pour Guillaume le Conquérant et les hommes du pouvoir d’asseoir leur autorité et d’inspirer les hommes. Souvent liées aux foires et aux festivités seigneuriales, elles mêlaient célébrations religieuses, festins somptueux, tournois chevaleresques et spectacles de troubadours et de danse populaire offerts à la population.
Ces moments de rassemblement devaient renforcer les liens sociaux et célébrer l’identité et l’excellence normande… Parmi les savoir-faire exposés aux yeux des admirateurs, celui des chevaliers, qui s’affrontaient dans des joutes spectaculaires où les nobles démontraient leur bravoure et leur adresse. Certains artistes y partageaient leur musique, leur poésie et leurs récits épiques animaient les places publiques. Les villageois se réunissaient pour danser et participer à des jeux d’adresse ou des démonstrations de techniques artisanales autour de la forge, du travail du cuir ou d’activités plus sportives. Lâcher de rapaces, tir à l’arc ou lancer de haches était prisé des guerriers normands, quand les habitants s’adonnaient aux jeux populaires et festifs ancêtres de nos jeux contemporains : jeux de quilles, une version ancienne du bowling, ou jeu de soule, ancêtre du football impliquait souvent tout un village !
Pour afficher l’éclat de la capitale de son duché, Guillaume tenait à ce que ces fêtes médiévales soient souvent organisées autour de l’Abbaye aux Hommes et l’Abbaye aux Dames, à Caen. Au menu des banquets : des viandes rôties : sanglier, cerf, volaille et parfois bœuf, souvent accompagnés de sauces épicées luxueuses que les seigneurs offraient pour afficher leur richesse. Des poissons, aussi : saumon, accompagné d’anguille et hareng que l’on pêchait en abondance dans les environs. Le pain rustique cuit au feu de bois prenait des formes d’animaux de toutes sortes, souvent accompagné de bouillies de céréales… et de fromages, déjà ! Certains fromages de Normandie que nous connaissons aujourd’hui en ont tiré leur origine. Le tout était arrosé d’hydromel et bière : les boissons fermentées étaient déjà très à la mode, et le cidre normand, appelé « vin de pomme » commençait à faire son apparition.
2025 est l’année du Millénaire de Caen. En 2027, on célèbre les 1 000 ans de la naissance de Guillaume le Conquérant. Entre temps, (presque) rien n’a changé ! Les Fêtes médiévales continuent de battre leur plein chaque année dans le Calvados. Voilà quelques-uns des rendez-vous à ne pas manquer pour revivre l’esprit des fêtes de l’époque :
« Hic sepultus est Guillelmus Conquestor ». La pierre tombale de l’Abbaye aux Hommes de Caen est formelle : c’est là que repose Guillaume le Conquérant, mort en 1087. Ce lieu majestueux est à visiter absolument, et à comparer avec la proche Abbaye aux Dames, où repose de son côté la femme de Guillaume, Mathilde de Flandres. C’est précisément pour acheter leur pardon auprès de l’Église que les époux auront commandé ses deux lieux de culte devenus monuments historiques…
Que reste-t-il du célèbre chevalier descendant des Vikings, devenu duc de Normandie puis roi d’Angleterre, et qui figurait parmi les plus puissants monarques de l’Europe occidentale au Moyen-Âge ?
Hé bien… son fémur. C’est tout ce qui a été sauvé de mille ans d’histoire, de déménagements de sépulture et de guerres de religion ! On mesure mieux la chance que l’on a d’avoir encore dans le Calvados la Tapisserie de Bayeux, étonnante broderie millénaire arrivée (presque) intacte jusqu’à nous !
Un fémur, ce n’est pas beaucoup. Mais quand même : c’est l’os le plus long et le plus lourd de tout le corps humain ! Autant dire qu’il avait sans doute d’importants secrets à révéler…
900 ans après la mort de Guillaume le Conquérant – en 1987 donc, si vous avez suivi 😅 – la Faculté de médecine de Caen ne résiste pas à l’envie d’exhumer l’os de « son étui de plomb, lui-même enfermé dans un coffret de bois » et de se servir des dernières avancées scientifiques pour mieux connaître cet illustre personnage de l’histoire de Normandie.
Ça tombe bien : Jean Dastugue est alors une grande figure spécialisée en anthropologie et en anatomie à Caen. C’est lui qui étudie le précieux fémur… et en donne cette conclusion : « il paraît raisonnable de situer la stature du Conquérant à 173 cm, valeur supérieure de 10 cm à la moyenne de la population masculine normande vivant à l’époque, justifiant pleinement la réputation de haute stature attribuée au duc de Normandie ».
Un homme qui « dominait nettement ses contemporains sans pour autant être le géant » qu’ont parfois retenu les livres d’Histoire !
Le fémur de Guillaume a été remis dans un coffret en acier inoxydable, sous la dalle en marbre de l’Abbaye aux Hommes de Caen. Et n’a plus bougé 40 ans.
Mais la recherche sur le patrimoine de Normandie continue ! Auparavant rattachées à la Faculté de médecine de Caen, les compétences d’archéologie sont aujourd’hui l’apanage du Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales. Aux côtés du Diplôme d’université Études normandes, il fait partie des composantes de l’université de Caen pour faire progresser la connaissance sur l’histoire de la Normandie et les cultures de la région.
Des sciences pharmaceutiques aux formations liés à la chimie, aux sciences de la vie ou en sciences humaines, de nombreux programmes de l’université de Caen y préparent les étudiants à des carrières variées.
Pour la médecine, ceux qui aspirent à une carrière de professionnel de la santé se dirigent vers l’UFR Santé, une vraie institution aux installations modernes et aux parcours de formation reconnus.